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系統識別號 U0002-1706201115270700
DOI 10.6846/TKU.2011.00578
論文名稱(中文) 布希亞的現代社會與象徵交換理論-以《象徵交換與死亡》為例
論文名稱(英文) Baudrillard: the modern societies and symbolic exchange – in Symbolic Exchange and Death
第三語言論文名稱 Baudrillard : les sociétés modernes et l’échange symbolique – Autour de L’échange symbolique et la mort
校院名稱 淡江大學
系所名稱(中文) 法國語文學系碩士班
系所名稱(英文) Department of French
外國學位學校名稱
外國學位學院名稱
外國學位研究所名稱
學年度 99
學期 2
出版年 100
研究生(中文) 王君瑜
研究生(英文) Chun-Yu WANG
學號 697080165
學位類別 碩士
語言別 繁體中文
第二語言別
口試日期 2011-06-07
論文頁數 153頁
口試委員 指導教授 - 徐鵬飛
委員 - 胡安嵐
委員 - 吳錫德
關鍵字(中) 布希亞
象徵交換
死亡
原始社會
贈與
切割系統
台灣
關鍵字(英) Baudrillard
symbolic exchange
death
the primitive society
gift
potlatch
kula
Taiwan
第三語言關鍵字 Baudrillard
é
change symbolique
la mort
la socié

primitive
le don
le systè
me de coupure
Taï
wan
學科別分類
中文摘要
在第一章的部份中,主要以釐清布希亞在思考邏輯與寫作模式上之來源與架構。首先便概述了結構語言學與結構主義對布希亞帶來之影響。接續闡述了布希亞在作品中援引之人類學論述來源,包括了贈與制度、誇富宴、庫拉儀式等。並且概略分析了布希亞在思想上發展至《象徵交換與死亡》一書前,於「社會學思想發展」時期及「馬克思主義思想批判」時期中,思考邏輯之演變過程。

第二章的部份便是以《象徵交換與死亡》為主要研究重點。除了介紹布希亞的「切割系統」理論外,此章亦透過布希亞的論述,找出並比較在原始社會與現代社會之間,人們面對死刑、屍體、死亡等事件之反應;同時找出在此些事件中,「象徵交換」是以何種形式存在,並闡述布希亞提及之「死亡衝動」的論述觀點。接續分析在原始社會中之象徵交換,將之與現代社會中之經濟交換相互比較。

第三章延續了第二章的理論,分析了布希亞將「象徵交換」理論運用在現代社會中之論點,找出在性、裸露、色情中,「象徵交換」存在的方式。最後透過分析「符號」、「符碼」、「時尚」、「商品拜物教」與「廣告」等元素,以瞭解在布希亞的論述中,現代消費社會是以什麼樣的方式所建構成。接續從台灣的原住民族社會開始討論起,列舉幾項台灣原住民於日常生活的風俗中,具有象徵性交換行為之例子,如:「獵首」儀式、成巫儀式、黥面與刺青,以及檳榔於原住民祭儀中所佔有的重要地位。最後論述現代台灣社會中,與象徵交換相對應的消費社會:透過分析檳榔西施、電子花車與兩個廣告系列,來找出台灣廣告中回收自傳統及原住民等層面之符號。
英文摘要
The main direction in the first chapter, is to introduce the sources of Baudrillard’s thinking and writing logic. Presentation of the structural linguistics from Saussure, and the structuralism of Lévi-Strauss are the first two key points in this section. The introduction of the anthropological inferences that Baudrillard used in his books is also another key point: they are the concepts of the “gift” and the “potlatch” from Marcel Mauss, the “Kula exchange system” from Malinowski, and “The Original Affluent Society” from Marshall Sahlins.

In the second chapter, we examine the tenets and principal points of Baudrillard’s “Symbolic Exchange and Death”. First, we introduce the structure of this book, then the
theory of “the system of separation” between “symbolic” and “imaginary” of Baudrillard. In addition, the use of the contrast between the primitive society and the modern society will be studied with regard to the theme of the death, the cadaver, and the death penalty. The thesis will also analyze the “symbolic exchange” in the primitive society, and its differences with the “economic exchange” in the modern society in Baudrillard’s discourse.

The third chapter will analyze the role played by the symbolic exchange, in “Symbolic Exchange and Death” and other Baudrillard’s works through the these of the body, the gender, the nude, and the sexual exchange. We’ll follow an expose on the structure of the consumer society dominated by the sign, the code, the mode, and dvertisement.
Furthermore, this thesis will analyze the symbolic exchange of aborigines in the Taiwan society. The thesis will also study some Taiwan society’s phenomenon such as the “betel
nut beauty”, the “ritual chariots”, and two series of advertisements campaigns, in order to show how modernity in Taiwan recycles images from traditional culture.
第三語言摘要 Partie 1 Introduction Au début de son oeuvre, Jean Baudrillard analyse la société de consommation moderne en liaison avec les problèmes créés par le capitalisme. Il prête en particulier attention aux ressorts de l‟idéologie consumériste et décrit une société non plus dominée par les rapports de production mais par le signe et ses transformations. Dès le commencement de ses recherches, Jean Baudrillard entremêle son discours de références anthropologiques et il nous a semblé intéressant de concentrer notre recherche sur cet aspect du travail de ce penseur. Si de nombreuses études ont été conduites sur les travaux de Jean Baudrillard, la plupart d‟entre-elles se consacrent plutôt aux thèmes sémiologiques et économiques du chercheur. Nous pensons que l‟examen des références anthropologiques de Baudrillard ne constituent pas une extériorité mais sont au coeur de son discours. Elles constituent une constante à travers les changements et les inflexions que ce discours a connu, depuis la période initiale (Le système des objets, La société de consommation), l‟inflexion fondamentale de Pour une critique de l’économie politique du signe, et de Le miroir de la production, jusqu‟à L’échange symbolique et la mort. C‟est sur ce dernier ouvrage que nous nous appuyerons en priorité, sans nous interdire de citer d‟autres ouvrages du penseur. Dans les deux premiers livres (Le système des objets et La société de consommatiuon), considérés comme les plus « classiques » de Baudrillard, l‟orientation est plutôt sociologique et marxisante. Dans ces deux ouvrages, Baudrillard traite ses objets d‟étude comme des objets réels, appartenant aux systèmes de référence « idéologique » de la société moderne. Par la suite, dans le troisième ouvrage (Pour une critique l’économie politique du signe), Baudrillard commence à remettre en question le caractère de réalité des phénomènes du monde moderne. Il continue de faire référence au discours « classique » de l‟anthropologie, c‟est-à-dire qu‟il applique directement les catégories de l‟anthropologie développées par Mauss et Malinowski, qu‟il utilise comme point de comparaison. En revanche, dans L’échange symbolique et la mort, Baudrillard commence à développer ses propres concepts sur le degré de plus en plus avancé d‟irréalité de la société moderne. Il réserve les catégories anthropologiques pour les sociétés anciennes, les sociétés modernes étant caractérisées par l‟échange marchand ou échange des signes. Dans ce mémoire, nous choissisons L’échange symbolique et la mort comme livre de référence pour analyser les théories anthropologieques de Baudrillard. Ce livre est publié en 1976, après les livres de sociologie (Système des objets, La société de consommation) et le commencement de la période critique (remise en cause du marxisme, Pour une critique l’économie politique du signe, Le miroir de la production). L‟ouvrage reprend toute la thématique anthropologie et critique de ces deux périodes. Nous ferons donc également référence, à partir de ce livre « final » (aboutissement de ces deux périodes) aux livres qui l‟ont précédé. En suivant l‟itinéraire de Baudrillard, qui a commencé à utiliser les méthodes de la sociologie, on constate que les références anthropologiques deviennent de plus en plus nombreuses et plus importantes, au point de constituer la source majeure des articulations du discours baudrillardien. Nous avons tenté d‟en explorer l‟origine et de déterminer la place qu‟elles jouent dans la critique que fait Baudrillard de la société occidentale moderne. Notre étude nous a conduit à analyser plus particulièrement certains concepts baudrillardiens directement liés à ses références anthropologiques, directes (travaux d‟anthropologues) ou indirectes (cas du thème de la mort, reprenant pour les affiner certains travaux de Georges Bataille). Baudrillard fait usage de ces concepts dans le cadre d‟une déconstruction de l‟idéologie des sociétés capitalistes modernes. De ce point de vue et sans préjuger de nos conclusions, on peut cependant remarquer qu‟il s‟inscrit dans un courant de pensée inauguré au moins depuis Montaigne qui, à la suite de la découverte du continent américain, portait un autre regard sur les institutions occidentales. Ce mouvement s‟est encore amplifié au 19ème siècle et au 20ème siècle. Le savoir de l‟anthropologie a été sollicité pour remettre en question ou comprendre plus en profondeur la société contemporain. Dans le modeste cadre de ce mémoire, il nous a semblé intéressant de tenter d‟utiliser les concepts baudrillardiens, pour éclairer d‟une part certains aspects de la société taiwanaise actuelle (très diverse avec une composante aborigène non négligeable) et d‟autre part une série de phénomènes de recyclage d‟idées traditionnelles au sein de discours publicitaires propres à Taiwan. viii Partie 2 Les sources des discours de Baudrillard Baudrillard est né à Reims dans une famille d‟agriculteurs. Bien qu‟excellent élève et après une scolarité à Henri IV, il n‟a pas continué sur un parcours « classique » pour beaucoup d‟intellectuels français de sa génération, puisqu‟il n‟a pas intégré, comme avaient pu le faire Roland Barthes, Gilles Deleuze, Michel Foucault ou Jacques Derrida, l‟École Normale Supérieure (ENS). Formé à l‟école des langues de la Sorbonne, il a obtenu un Capes d‟allemand grâce auquel il a enseigné pendant plusieurs année dans des lycées en France. Son expérience de germaniste l‟a aussi conduit à traduire des ouvrages allemands classiques comme le Dialogue d'exilés de Bertolt Brecht, L’idéologie allemande de Karl Marx et Friedrich Engels, etc.. Par la suite, Baudrillard a enseigné aussi la sociologie à l'université Paris X-Nanterre. La logique de la pensée et l‟écriture de Baudrillard sont assez influencé par Jean Baudrillard a été influencé par la pensée d‟Henri Lefebvre mais surtout de Roland Barthes, auquel il est redevable de son approche sémiologique, fondée sur les théories linguistiques de Ferdinand de Saussure. Au commencement de son oeuvre, Jean Baudrillard a été également influencé par le structuralisme de Claude Lévi-Strauss. C‟est donc par la présentation des concepts fondamentaux de la linguistique saussurienne que nous commençons avant d‟aborder ceux du structuralisme de Lévi-Strauss. Suit l‟examen des résultats principaux de l‟analyse sociologique de la société de consommation conduite par Baudrillard, après laquelle nous exposerons les principales sources proprement anthropologiques qu‟il a utilisé par la suite. A la fin de notre premier chapitre, nous exposerons en détail la critique du marxisme effectuée par l‟auteur à partir de son ouvrage Critique de l’économie politique du signe. Nous montrerons en particulier comment cette critique s‟est portée sur le discours marxiste de l‟anthropologue Maurice Godelier. ix Dans les oeuvres dès La société de consommation à L’échange symbolique est la mort, Baudrillard fait fréquemment mention du « signe ». Comme ce concept provient de Saussure, il nous faut expliquer les théories de la linguistique structurale et de la sémiologie. Selon Saussure, la langue est « un système de signes exprimant des idées, et par là, comparable à l‟écriture, à l‟alphabet des sourdsmuets, aux rites symboliques, aux formes de politesse, aux signaux militaires, etc., etc. Elle est seulement le plus important de ces systèmes 1». De plus, « Dans la langue, comme dans tout système sémiologique, ce qui distingue un signe, voilà tout ce qui le constitue. C‟est la différance qui fait le caractère, comme elle fait la valeur et l‟unité 2». Dans ces conditions, le signe linguistique réunit « non pas un nom et une chose, mais un concept et une image acoustique »3. C‟est-à-dire le signifiant est l‟image acoustique d‟un mot et, le signifié est le concept ou la représentation mentale d‟une chose. En d‟autres termes, une langue est un système de coupure entre signifiant et signifié, système propre (selon Baudrillard) à l‟analyse moderne du langage. C‟est précisément à partir de la critique de la coupure comme concept que Baudrillard amorcera sa critique plus générale, sa déconstruction des modes de vie et d‟action de la société moderne. Il le fera en particulier grâce à un autre concept, celui d‟échange symbolique qui subsume à ses yeux tout ce qui sépare cette société de celles du primitif. À ses débuts, Baudrillard (comme presque tous les intellectuels français des années 60 et 70) a été influencé par Lévi-Strauss. Dans le discours de Lévi-Strauss, la structure est d‟abord un système fait d‟oppositions terme à terme, à l‟image de la linguistique structurale de Saussure et l‟anthropologie structurale se donne pour tâche de mettre en 1 Ferdinand de Saussure, Cours de linguistique générale, Paris : Payot, 2005, p. 33 2 Ferdinand de Saussure, Cours de linguistique générale, p. 168 3 Ferdinand de Saussure, Cours de linguistique générale, p. 98 x lumière ces structures qui, fondamentalement, sont inconscientes et viennent en dernier ressort des structures cérébrales humaines. Comme le dit Lévi-Strauss : « Si l‟activité inconsciente de l‟esprit consiste à imposer des formes à un contenu, et si ces formes sont fondamentalement les mêmes pour tous les esprits, anciens et modernes, primitifs et civilisés, comme l‟étude de la fonction symbolique, il faut et il suffit d‟atteindre la structure inconsciente, sous jacente à chaque institution et à chaque coutume, pour obtenir un principe d‟interprétation valide pour d‟autres institutions et d‟autres coutumes. 4». En d‟autres termes, pour Lévi-Strauss, « la notion de structure sociale ne se rapporte pas à la réalité empirique, mais aux modèles construits d‟après celle-ci 5». Si dans ses premiers ouvrages, Jean Baudrillard fait usage du structuralisme, il s‟opposera plus tard explicitement à Lévi-Strauss en faisant du structuralisme un autre mode d‟analyse marqué par la coupure, incapable selon lui de rendre compte de la réalité des peuples primitifs. Les références anthropologiques que Baudrillard utilise sont centrées sur les phénomènes du « don » et du « potlatch », qu‟il tire de Marcel Mauss. Jean Baudrillard fait aussi usage dans son analyse de la société de consommation des théories de Marshal Sahlins sur « la première société d‟abondance ». Par la suite, l‟auteur mentionnera la théorie du système d‟échange de « Kula » de Malinowski. C‟est à partir de ces données anthropologiques que Baudrillard construira son propre concept d‟« échange symbolique », en particulier à partir des travaux de Mauss sur le « don », qui devient le soubassement du système d‟échange généralisé caractérisant les sociétés primitives. Comme le dit Baudrillard, « Concevant l‟échange comme une opération entre deux termes séparés, préexistant isolément à l‟échange, il faut fonder 4 C. Lévi-Strauss, Anthropologie Structurale, Paris : Plon, 1974, p. 34 5 C. Lévu-Strauss, Anthropologie Structurale, p. 331 xi l‟existence de celui-ci dans une double obligation : celle de donner et celle de rendre 6». Le « potlatch » tel que décrit par Mauss est un type de rite des tribus du nord-ouest américain (c‟est-à-dire aux Etats-Unis et au Canada). Le « potlatch » est une compétition de prestige consistant à inviter les participants à cette compétition, et à rendre les invitations et les cadeaux en donnant encore plus que ce qu‟on a reçu. Autrement dire, le prestige appartient à ceux qui donnent le plus, les autres devenant les obligés du vainqueur. Ce qui est donné comme évident dans la société moderne, c‟est-à-dire dans le discours idéologique que la société moderne prononce sur elle-même (ce qu‟elle dit d‟elle-même), c‟est que les temps modernes sont meilleurs que les temps anciens. Or, dans La société de consommation, Baudrillard fait référence à Marshal Sahlins ( « La paléolithique, ou la première société d‟abondance », pp. 90-92), qui dit que les sociétés très anciennes étaient des sociétés à la vie relativement facile et aux ressources abondantes. Donc Baudrillard examine le discours moderne sur l‟abondance mais pour dire qu‟en fait, la société moderne en apparence d‟abondance, est en fait une société qui exploite la peur de la pénurie. Le « Kula » pour Baudrillard, est un système d‟échange symbolique exact. Il s‟agit du système de « Kula » décrit par B. Malinowski : c‟est un circuit d‟échanges d‟objets rituels en Mélanésie, Papouasie Nouvelle-Guinée. Dans ce circuit, les objets qui sont échangés dans un circuit maritime très long sont des colliers de coquillage sans valeur immédiatement économique. Selon Malinowski : Les échanges de ces articles doivent s‟effectuer conformément à un code précis. Le principe essentiel en est que la transaction n‟a rien de commun avec une opération commerciale. Il faut surtout que l‟objet remis en contrepartie soit de valeur égale à celui reçu, mais l‟estimation de 6 Jean Baudrillard, Pour une critique de l’ économie politique du signe, Paris : Gallimard, 1972, p. 70 xii l‟équivalence est laissée au partenaire qui s‟acquitte en retour ; pour ce faire, ce dernier s‟en rapportera à l‟usage et à sa propre conscience. Le cérémonial qui accompagne l‟acte de donner, la manière de porter et de manipuler les objets montrent clairement qu‟on ne les tient pas pour de simples marchandises. En fait, le vaygu‟a, c‟est, pour l‟indigène, quelque chose qui lui confére de l‟importance, qui lui vaut de la considération, et voilà pourquoi il le regarde avec respect et affection 7. Touts ces théories anthropologiques que Baudrillard utilise lui servent à critiquer le capitalisme et l‟idéologie de la société moderne. Cette critique n‟est pas limitée à la société moderne puisque Baudrillard va jusqu‟à chercher, dans les écrits de certains anthropologues modernes, les traces, l‟influence de conceptions qui relèvent d‟un discours marxiste de la coupure, c‟est-à-dire au fond d‟un discours moderne. Dans Le miroir de la production, Baudrillard critique la théorie sur la société primitive de Maurice Godelier. Pour Godelier, « Dans une société primitive, les producteurs contrôlent leurs moyens de production et leur propre travail ; que la production est plus orientée vers la satisfaction des besoins que vers la recherche d‟un profit ; que l‟échange, lorsqu‟il existe, s‟opère selon des principes culturellement déterminés d‟équivalence entre les biens et les services qui circulent entre les partenaires de l‟échange 8». Pour Baudrillard, au contraire, il n‟existe pas de « producteur » dans la société primitive ; en d‟autres termes, la société primitive est en dehors de schémas de production qui ne sont nés que dans le système de coupure caractérisant la société capitaliste à son début : il n‟y a pas lieu d‟appliquer les structures d‟explication marxistes comme le fait Godelier puisque les sociétés primitives ne « produisent » pas, elles s‟inscrivent dans un 7 Malinowski, Les argonautes du pacifique occidental, Paris : Gallimard, 1963, pp. 582-583 8 Jean Baudrillard, Le miroir de la production, Paris : Galilée, 1973, p. 81 xiii système d‟échange généralisé, un dialogue que Baudrillard décrit sous le terme d‟« échange symbolique » et où il n‟y a pas de coupure entre les différents acteurs du dialogue. En effet, la production suppose une opposition entre une « nature » inerte et un principe dynamique réservé aux seuls êtres humains. Pour Baudrillard, cette coupure est une invention occidentale. Concernant la critique du marxisme, Baudrillard indique « Tous les concepts fondamentaux de l‟analyse marxiste sont à interroger à partir de son exigence même de critique radicale et de dépassement de l‟économie politique 9 ». Dans la conception marxiste, l‟homme se sépare des animaux par le « travail » ; à ces conditions, « Avant de devenir valeur d‟échange ou valeur d‟usage, elle [la force de travail] est déjà, comme n‟importe quelle marchandise, le signe de l‟opération de la nature en valeur 10». Au contraire, pour Baudrillard l‟homme n‟est pas séparé des animaux dans la société primitive, parce qu‟il n‟y a pas de concept de « travail » et de « production ». L‟homme est dans un rapport constant d‟échange symbolique avec non seulement les animaux mais aussi avec le reste du monde. D‟après Baudrillard, « Il n‟y a pas de mode de production ni de production dans les sociétés primitives, il n‟y a pas de dialectique dans les sociétés primitives, il n‟y a pas d’inconscient dans les sociétés primitives. Tout ceci n‟analyse que nos sociétés régies par l‟économie politique 11». En plus, Baudrillard critique aussi la théorie de la « valeur » de Marx. Pour Marx, la « valeur d‟échange » (égal le travail social abstrait) est produite et se términe par la « valeur d‟usage » (c‟est-à-dire le travail concret). Selon Baudrillard, la « valeur d‟usage » provient de la « valeur d‟échange », comme le « signifié » est constuit 9 Jean Baudrillard, Le miroir de la production, p. 17 10 Jean Baudrillard, Le miroir de la production, pp. 26-27 11 Jean Baudrillard, Le miroir de la production, p. 49 xiv par le « signifiant ». Dans les sociétés primitives, il n‟y a pas de coupure entre « valeur d‟usage » et « valeur d‟échange ». Pour Baudrillard, cette coupure qui elle celle du signe donne lieu à un système global d‟équivalence de signes, lequel n‟est pas du tout semblable au système d‟échange symbolique qui lui n‟est bâti sur aucune coupure. xv Partie 3 Autour de L’échange symbolique et la mort Notre second chapitre est construit autour de L’échange symbolique et la mort. Nous introduisons l‟ouvrage et ses lignes de force d‟abord, et puis, la théorie du « système de coupure » de Baudrillard premièrement à travers la thématique des discours sur le cadavre et la mort, reprenant une partie du discours de George Bataille. La relation entre « la mort » et « l‟échange symbolique » est le point le plus important dans ce chapitre. Pour la fin de ce chapitre, nous comparons « l‟échange symbolique » dans la société primitive avec « l‟échange économique » dans la société moderne selon les théories de Baudrillard. Il y a six chapitres dans L’échange symbolique et la mort : dans les chapitres 1 et 2, Baudrillard critique sur la société moderne et le marxisme en reprenant ses analyses antérieures sur « le travail », « la production », « la valeur » et « la salaire », notions qu‟il retravaille en les intégrant dans sa définition des 3 ordres de « simulacre » 12. Dans les chapitres 3 et 4, Baudrillard éclaire l‟idéologie du capitalisme, à travers les catégories de « la mode », « la marchandise », « le signe » et « le code ». D‟autres thèmes, celui de « la femme » et du « corps », sont envisagés dans le cadre d‟une comparaison systématique entre l‟ordre du symbolique (sociétés primitives) et l‟ordre du signe ou du code (société mderne). Dans le chapitre 5, Baudrillard procède à ce même type de comparaison à partir du thème de « la mort », tout en prenant en compte et en critiquant les théories de Bataille et Freud. A la fin du livre Baudrillard reprend la sémiologie de Saussure et le psychologie de Freud pour éclaircir certains aspects de « l‟échange symbolique » dans domaine de la langue et l‟inconscient. De cette partie, nous avons retenu cette citation : « la pratique linguistique immédiate, quotidienne, celle de la parole et du « sujet parlant » n‟a cure de la 12 “ Le simulacre de 1er ordre joue sur la loi naturelle de la valeur, celui de 2e ordre sur la loi marchande de valeur, celui de 3e ordre sur la loi structurale de la valeur.”, Baudrillard, L’échange symbolique et la mort, Paris : Gallimard, 1976, p.77 xvi distinction entre le signe et le monde (ni de celle entre signifiant et signifié, ni l‟arbitraire du signe, etc.)13 ». En d‟autres termes, bien que la société moderne soit fondée sur le principe de l‟équivalence générale du signe, il reste dans la pratique quotidienne du langage, ce qui appartient à l‟échange symbolique, à savoir l‟absence de coupure entre l‟homme (et son discours) et le monde. D‟après Baudrillard, il existe« un système de coupure » dans la société moderne, par exemple : nous séparons l‟homme et la femme, le signifiant et le signifié, la valeur d‟usage et la valeur d‟échange, culture et nautre, l‟être humain et l‟animal, etc.. Selon Lévi-Strauss, « la fonction de l‟univers symbolique est de résoudre sur le plan idéal ce qui est vécu comme contradictoire sur le plan réel 14». Au contraire, Baudrillard indique qu‟il n‟y a pas de système de coupure dans la société primitive, il n‟y a que le « symbolique ». D‟après lui « Le symbolique n‟est ni un concept, ni une instance ou une catégorie, ni une « structure », mais un acte d‟échange et un repport social qui met fin au réel, qui résout le réel, et du même coup l‟opposition entre le réel et l‟imaginaire 15».En d‟autres termes, alors que la société primitive, du fait de l‟inexistence de la coupure n‟a pas d‟imaginaire, c‟est-à-dire d‟image-miroir née de cette coupure, la société moderne est une société cherchant désespérément sa propre image, dans le miroir de ses concepts de séparation. Cette notion de coupure permet à Baudrillard de s‟opposer sur certains points à Bataille, pour lequel il y a différence entre l‟homme et l‟animal, différence marquée par « la conscience ». Pour Bataille, nous nous séparons d‟avec l‟animal et d‟avec la nature ; à l‟inverse, pour l‟animal, « Inévitablement, devant nos yeux, l‟animal est dans le monde 13 Baudrillard, L’échange symbolique et la mort, p. 320. 14 Baudrillard, L’échange symbolique et la mort, p. 206 15 Baudrillard, L’échange symbolique et la mort, p. 204 xvii comme l‟eau dans l‟eau 16». Baudrillard « corrige » également d‟autres conceptions de Bataille, pour lequel la vie est un cycle de prodigalité et de « dépense » gratuite, cycle dans lequel la mort est un luxe. En revanche, Baudrillard reprend l‟idée de la mort comme défi : « Le luxe et l‟excès ne sont pas des fonctions et ne sont inscrits ni dans le corps ni dans le monde. La mort non plus, cette mort symbolique, somptueuse, qui est de l‟ordre du défi, n‟est inscrite contrairement à la mort biologique, dans aucun corps ni dans aucune nature 17». Autrement dit, Baudrillard, à partir de Bataille (« Au lieu d‟instituer la mort comme régulation des tensions et fonction d‟équilibre, comme économie de pulsion, Bataille l‟introduit à l‟inverse comme paroxysme des échanges, surabondance et excès 18») réintroduit la mort dans le cycle de l‟échange symbolique, défini alors comme le perpétuel dialogue-défi entre deux partenaires. Baudrillard définit au contraire la société moderne comme société de mort, précisément et paradoxalement parce que la mort est devenue insupportable à cette société. Le contraste que Baudrillard opère entre société primitive et société moderne lui permet de développer ce point sur le thème de la vieillesse. La société moderne refuse l‟ordre symbolique en général et en particulier à la vieillesse : elle permet aux « vieux » d‟exister (dans la marge) uniquement comme preuve de sa capacité d‟accumulation : « La société les [vieillards] entretient comme modèles de valeur d‟usage de la vie, d‟accumulation et d‟épargne. C‟est bien pourquoi ils [vieillards] n‟ont plus dans notre société aucune présence symbolique 19». 16 Bataille, Théorie de la religion, Paris, Éditions Gallimard, 1957, p. 33 17 Baudrillard, L’échange symbolique et la mort, p. 240 18 Baudrillard, L’échange symbolique et la mort, pp. 236-237 19 Baudrillard, L’échange symbolique et la mort, p. 249 xviii En d‟autres termes, « nous voyons croître simultanément dans nos société l‟espérance de vie et la ségrégation des vieillards comme asociaux 20». Le troisième âge est signe d‟une victoire sur la mort mais est en même objet de dégoût en raison de sa proximité avec la mort. Pour les sociétés modernes, la mort est une soustraction sans valeur, avec laquelle il n‟y a pas lieu d‟échanger puisqu‟elle n‟est même pas l‟équivalent d‟un autre signe que celui de l‟absence. Au contraire, « Dans d‟autres formations sociales, la vieillesse, elle, existe véritablement, comme pivot symbolique du groupe. Le statut de vieillard, que parachève celui d‟ancêtre, est le plus prestigieux 21». En d‟autres termes, les sociétés primitives font de la vieillesse une richesse « réelle » toujours prête à être échangée ou donnée alors que pour la société moderne, la vieillesse n‟a plus rien à donner, elle n‟est que le résultat d‟une accumulation dérisoire. Toujours dans le registre de la mort, Baudrillard met en lumière la coupure caractérisant la société moderne pour laquelle seulement existe le concept de « mort naturelle », opposée à la mort violente ou accidentelle. Pas plus que la « nature », il n‟existe dans la société primitive de concept de « la mort naturelle », parce que « toute mort est sociale, publique, collective, et c‟est toujours l‟effet d‟une volonté adverse qui doit être absorbée par le groupe (pas de biologie) 22». Pour plus nettement dire, le concept de la mort chez les primitifs est un chemin pour entrer dans le système d‟échange symbolique « car cette conception chez les „primitifs‟ correspondait à la logique de leurs échanges réciproques et ambivalents avec tout ce qui les entourait, si bien que même les catastrophes naturelles et la mort étaient intelligibles dans le cadre de leurs structures sociales 23». 20 Baudrillard, L’échange symbolique et la mort, p. 198 21 Baudrillard, L’échange symbolique et la mort, p. 249 22 Baudrillard, L’échange symbolique et la mort, p. 251 23 Baudrillard, L’échange symbolique et la mort, p. 247 xix En revanche, d‟après Baudrillard, le concept de la « mort naturelle » dans la société moderne est un effet d‟une structure fondée sur la loi du capital et de l‟accumulation. En ce cas là, « la mort violente », « anti-naturelle », devient un scandale qui doit être corrigé, la vie (et donc la mort) ne pouvant échapper au processus d‟accumulation réglé par les signes. Toute « dépense » doit en effet être rationalisée et réintroduite dans le cycle des échanges « commerciaux ». Viennent ensuite les réflexions de Jean Baudrillard sur « la peine de mort ». Chez l‟auteur le contraste entre sociétés primitives et modernes fait apparaître de grandes différences dans ce domaine car « La procédure primitive ne connaît que des réciprocités : clan contre clan – mort contre mort (don contre don). Nous ne connaissons qu‟un système d‟équivalences (mort pour mort) entre deux termes aussi abstraits que dans l‟échenge économique : la société et l‟individu 24». Donc, dans la société primitive, la mort est toujours fonction et mise en oeuvre de l‟échange symbolique. En d‟autres termes, chez les primitifs, hommes ou animaux participent pleinement à cette « expiation rituelle », c‟est-à-dire que la peine de mort est un autre système d‟échange symbolique. Comme la mort et la peine de mort sont inclus originairement dans le système de l‟échange symbolique, la société moderne qui refuse la mort refuse du même coup et veut se situer en dehors de cet échange. Suivant Baudrillard, nous excluson non seulement la mort, les vieillards, mais aussi le cadavre de nos jours. Du point de vue de Baudrillard, le sol, l‟animal, ce que les modernes appellent l‟ordre naturel ou la nature, la mort et le cadavre participent pour les primitifs du même système d‟échange. Pour eux, la mort et le cadavre sont dans un rapport social total, sont des éléments entrant au même titre dans le cycle du « don » et « contre-don », sont un 24 Baudrillard, L’échange symbolique et la mort, p. 260 xx chemin pour faire un échange symbolique avec les ancêtres et les dieux. Dans L’échange symbolique et la mort, Baudrillard explique que l‟« initiation » chez les primitifs est un échange symbolique entre les vivants et les morts : « au sens que leur [les jeunes candidats à l‟initiation] mort devient l‟enjeu d‟un échange réciproque /antagoniste entre les ancêtres et les vivants et, au lieu d‟une coupure, instaure un rapport social entre des partenaires, une circulation de dons et de contre-dons aussi intense que la circulation de biens précieux et de femmes – jeu de réponses incessant où la mort ne peut plus s‟installer comme fin ou comme instance 25». Dans la société moderne, il y a au contraire une coupure entre la vie et la mort, c‟est-à-dire entre les vivants et les cadavres. La mort et le cadavre sont du ressort du biologique et du scientifique, le cadavre étant le modèle idéal du corps, et ne sont plus conçus que comme des objets séparés, avec lesquels il n‟y a plus de possibilité d‟échange : le cadavre est caché, dissimulé, mis au rebut. Selon Baudrillard « Contre l‟illusion insensée des vivants de se vouloir vivants à l‟exclusion des morts, contre l‟illusion de réduire la vie à une plus-value absolue en en retranchant la mort, la logique indestructible de l‟échange symbolique rétablit l‟équivalence de la vie et de la mort – dans la fatalité indifférente de la survie 26» ; et « Il y a dans tout cela le refus de laisser la mort signifier, prendre force de signe 27», de signe, c‟est-à-dire de signification dans l‟ordre symbolique. En d‟autres termes, « l‟échange symbolique » n‟arrete jamais dans la société primitive, même pas jusqu‟à la mort ; mais dans la société moderne, dominée par l‟idéologie de l‟équivalence générale des signes, « la mort » et « le cadavre » sont seulement la fin et le terme de la vie, un reste inutilisable, sans plus aucune valeur susceptible d‟être partie prenante, même dans le cadre d‟un échange/équivalence de signes-codes. 25 Baudrillard, L’échange symbolique et la mort, p. 203 26 Baudrillard, L’échange symbolique et la mort, p. 197 27 Baudrillard, L’échange symbolique et la mort, p. 275 xxi Tout ceci est lié à l‟appréhension différentielle du corps. Quand Baudrillard parle de « l‟échange symbolique » dans la société primitive et de « l‟échange économique » dans la société moderne, la différence porte sur l‟absence ou la présence de la coupure. Chez les primitifs, meurtres et cannibalisme sont des actes sociaux qui suivent en tout le dispositif de l‟obligation symbolique. De plus, le primitif entre en dialogue avec le monde, sans faire de séparation entre lui (son corps, dont toutes les parties peuvent entre en dialogue avec lui-même) et le monde. Baudrillard parle dans ce cas de « relation duelle ». En revanche, dans la société moderne, le concept d‟individualité « séparée » conduit à la perte de soi, à l‟aliénation, le double devenant en quelque sorte l‟incarnation de la folie : « [chez les primitifs] l‟être s‟y démultiplie en d‟innombrables autres, aussi vivants que lui, alors que le sujet unifié, individué, ne peut que s‟affronter à lui-même dans l‟aliénation et dans la mort 28». Pour Baudrillard en effet, la société moderne est dominée par la coupure, la séparation, l‟impossibilité de l‟échange symbolique et c‟est ce qui conduit au développement de la psychanalyse, symptôme en quelque sorte de cette séparation : « Toute notre culture est pleine de cette hantise du double séparé, /.../ Un moment vient en effet où les choses les plus proches, qui sont comme notre propre corps, et ce corps lui-même, notre voix, notre image, tombent dans la séparation 29». Avec la coupure, les modernes se séparent d‟avec leur double dans un refus du système d‟échange symbolique. Les échanges ne sont plus que de signe et de code, dans le cadre de l‟idéologie d‟un système économique dominé par l‟équivalent de la valeur. 28 Baudrillard, L’échange symbolique et la mort, p. 217 29 Baudrillard, L’échange symbolique et la mort, p. 218 xxii Partie 4 L’échange symbolique et les sociétés modernes Dans notre chapitre 3, nous abordons la dialectique de l‟échange symbolique et de celui des signes à travers une série de thèmes, principalement développés dans L’échange symbolique et la mort. Reprenant les conclusions du chapitre 2, nous précisons d‟abord le deuxième terme des comparaisons faites par l‟auteur entre société moderne et sociétés primitives, à savoir le signe et le code. Il ressort du discours de Baudrillard que signes et codes (ce qu‟il appelle un système d‟« objectivation par le code ») sont avant tout des instruments de discrimination, dont nous exposons quelques exemples (femmes, primitifs, gens de couleur…). Le code est un instrument essentiel de la violence sociale moderne : « le Noir émancipé ou embourgeoisé reste Noir, comme l‟immigré prolétarisé reste d‟abord immigré, comme le Juif reste Juif – le code resurgit avec plus de violence encore de tout ce qui semblait devoir le réduite 30». Cette discrimination porte certes sur les corps mais est aussi conséquence d‟un rapport au corps qui n‟est plus au sein de l‟échange symbolique. Derrière le corps, Jean Baudrillard fait remarquer que se profile le cadavre, cet idéal type du corps marchandise. Et derrière ce corps marchandise, il faut discerner le corps par excellence de la société moderne : le corps féminin. Quand Baudrillard (dans L’échange symbolique et la mort) parle du corps de la femme, il l‟enveloppe dans les deux concepts du « phallus » et de la « castration » : « parce que celui-ci [le corps féminin], privé de pénis, se prête le mieux à l‟équivalence générale phallique. Si le corps masculin ne supporte pas, de loin, le même rendement érotique, c‟est qu‟il ne permet ni le reppel fascinant de la castration, ni le spectacle de son dépassement 30 Baudrillard, Le miroir de la production, Paris : Galilée, 1973, p. 153 xxiii continuel. Il ne peut jamais vraiment devenir objet lisse, clos, parfait : marqué de la « vraie » marque 31». En d‟autres termes, les parties séparées du corps de la femme (bras, jambes, doigts, cou, etc.), sont autant d‟« effigie(s) phallique(s) », qui sont partie prenante d‟un monde moderne dominé par la coupure, c‟est-à-dire par la césure qui instaure à la fois le signe et la nécessité de son échange. Le recours à la notion de césure, représentée par celle de castration, permet à Baudrillard de montrer en quoi ses propres conceptions du symbolique s‟opposent par exemple à celles de Lévi-Strauss (qui fonde une grande partie de ses observations sur les sociétés humaines sur l‟existence d‟une différentiation nette entre « nature » et culture ») : « La Loi ni la Nécessité n‟existent au niveau de la réciprocité et de l‟échange symbolique, où cette césure d‟avec la nature, qui entraîne l‟irréversibilité de la castration et, par voie de conséquence, tout le devenir de l‟histoire et le devenir de l‟inconscient n‟a pas lieu. La loi dans ce sens, qu‟on dit fondatrice de l‟ordre symbolique et de l‟échange, apparaît bien plutôt comme résultante de la rupture de l‟échange et de la perte du symbolique 32». Même dans les domaines où il semble y avoir homologie, le rapport au corps-unité dans la société moderne, est à l‟opposé de celui des sociétés primitives. Ainsi, la nudité prend une coloration exclusive de « fonction sexuelle » réduite à l‟état de signe (La nudité moderne et fonctionnelle n‟implique plus du tout cette ambivalence, ni donc de fonction symbolique profonde, puisqu‟elle révèle un corps tout entier positivé par le sexe comme valeur culturelle, comme modèle d‟accomplissement, comme emblème, comme morale (ou immoralité ludique, ce qui est la même chose), et non pas un corps divisé, refendu par le sexe 33») et même la libération des corps (dans l‟idéologie moderne des vacances) n‟est qu‟un effet de signe : la nudité « n‟a pris cette valeur « originelle » que dans le 31 Baudrillard, L’échange symbolique et la mort, p. 159, ital. de l‟auteur. 32 Baudrillard, Le miroir de la production, p. 65 33 Baudrillard, L’échange symbolique et la mort, p. 108 xxiv refoulement – et le libérer en tant que tel, selon l’illusion naturaliste, c’est le libérer en tant que refoulé 34». De même, la mode prend les apparences de la parure rituelle, mais en les recyclant dans le flux continu des équivalences de signes. Comme telle, la mode est l‟incarnation parfaite, le « symbole » accompli de la mort de l‟échange symbolique. Cette mort de l‟échange symbolique est également obtenue par le truchement de la publicité, qui absorbe toute la réalité sociale. La publicité, du point de vue de Baudrillard, est un « médium autonomisé, c‟est-à-dire ne renvoyant pas à des objets réels, à un monde réel, à un référentiel, mais d‟un signe à l‟autre, d‟un objet à l‟autre, d‟un consommateur à l‟autre 35». A la fin du chapitre 3, il nous a paru intéressant de nous tourner vers la société taiwanaise, pour en quelque sorte « mettre à l‟épreuve » Baudrillard. Celui-ci évoluait dans une société moderne occidentale, la société française. Si la société taiwanaise est bien entrée dans la modernité économique, peut-on dire qu‟elle a engagé cette modernité dans les mêmes termes que l‟Europe ? Nous avons conduit notre recherche sur deux types de faits, le premier concernant les sociétés aborigènes de Taiwan ( « primitifs » aux yeux de la société taiwanaise), le second étant constitué par certains phénomènes sociaux de la société taiwanaise (dans sa composante chinoise). 34 Baudrillard, L’échange symbolique et la mort, p. 163 35 Baudrillard, La société de consommation, Paris : Denoël, 1970, p. 192 xxv Partie 5 Conclusion Baudrillard n‟est pas anthropologue et ses références anthropologiques lui sont avant tout un instrument de critique de la société moderne, ce qui lui permet de mettre en regard le moderne (et son imaginaire – ce qui est le monde de la coupure) et l‟ancien (ou le primitif, c‟est-à-dire le monde de la non-coupure, de l‟échange symbolique, de la non accumulation). Lorsque nous avons mis en regard les théories de Baudrillard avec certains aspects de la société taiwanaise, nous avons constaté deux choses : Premièrement, les instruments de la publicité moderne, aussi envahissantes à Taiwan qu‟en Occident, font appel à et recyclent des éléments issus de ce nous appelons la tradition taiwanaise ; ces éléments sont réduits à des signes, et introduits dans un schéma d‟échange déjà séparé des pratiques traditionnelles. Deuxièmement, on trouve au sein de la société taiwanaise d‟autres éléments (qui ne sont pas des survivances) qui témoignent de la continuité d‟un type de fait social relevant de l‟échange symbolique. C‟est en particulier le cas dans le domaine des usages funéraires et religieux. On peut dire d‟une certaine manière que la société Taiwanaise est une société mixte, une société que le signe n‟a pas dévorée en entier.
論文目次
目 錄
緒論 ............................................................................................................................................... 1
I 研究動機 ..................................................................................................................... 1
II 研究目的 ..................................................................................................................... 4
III 研究方法 ..................................................................................................................... 5
IV 論文架構 ..................................................................................................................... 7
V 名詞釋義 ..................................................................................................................... 9
第一章 布希亞之人類學概念根源 ............................................................................. 15
第一節 結構語言學與結構主義之餘布希亞 ........................................................... 17
第二節 布希亞之人類學概念根源 ............................................................................ 26
第三節 布希亞對馬克思主義思想之批判 ............................................................... 35
第二章 布希亞之《象徵交換與死亡》理論 ......................................................... 47
第一節 《象徵交換與死亡》之概念與結構 ........................................................... 48
第二節 死亡與象徵交換 ............................................................................................. 55
第三節 象徵交換與經濟交換 ..................................................................................... 67
第三章 象徵交換與現代社會 ....................................................................................... 73
第一節 象徵交換中之身體與性 ................................................................................ 74
第二節 消費社會之基本架構 ..................................................................................... 84
第三節 象徵交換與台灣社會 ..................................................................................... 98
結論 ........................................................................................................................................... 119
參考書目 ......................................................................................................................... 125
附錄 ................................................................................................................................. 137
人名與專有名詞索引 .................................................................................................... 147

圖目錄
[圖 1]:論文結構圖 ..................................................................................................................... 8
[圖 2]:「切割系統」示意圖 .................................................................................................. 51
表目錄
[表 1]:布希亞解讀下之「馬克思價值系統」 .................................................................... 42
[表 2]:布希亞觀點之「價值系統」 ..................................................................................... 43
[表 3]:布希亞思考邏輯之演變 .............................................................................................. 45
參考文獻
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簡妙如,〈將布希亞佔為己用-擬像論的解讀與媒體分析的再延伸〉,《哲學雜誌》,第二十四期,新北市:聯合發行中心,1998,頁30-53

VI. 布希亞生平著作 334
Baudrillard, Jean, Le syst&egrave;me des objets, Paris : Gallimard, 1968

──, La soci&eacute;t&eacute; de consommation, Paris : Deno&euml;l, 1970

──, Pour une critique de l’ &eacute;conomie politique du signe, Paris : Gallimard, 1972

──, Le miroir de la production, Paris : Galil&eacute;e, 1973

──, L’&Eacute;change symbolique et la mort, Paris : Gallimard, 1976

──, La consommation des signes, Paris : Deno&euml;l, 1976

──, L’effet Beaubourg, Paris : Galil&eacute;e, 1977

──, Oublier Foucault, Paris : Galil&eacute;e, 1977

──, &Agrave; l’ombre des majorit&eacute;s silencieuses, Paris : Deno&euml;l, 1978

──, L’Ange de stuc, Paris : Galil&eacute;e, 1978

──, Le PC ou les paradis artificiels de politique, Paris : Cahiers d'Utopie, 1978

──, De la s&eacute;duction, Paris : Galil&eacute;e, 1979

──, Enrico Baj, Paris : &eacute;dition Filipacchi, 1980

──, Simulacres et simulation, Paris : Galil&eacute;e, 1981

──, Les strat&eacute;gies fatales, Paris : Grasset, 1983

──, La Gauche divine, Paris : Grasset, 1984

──, Am&eacute;rique, Paris : Grasset, 1986

──, Cool memories, Paris : Galil&eacute;e, 1987

──, L’autre par lui-m&ecirc;me, Paris : Galil&eacute;e, 1987

──, Cool memories II, Paris : Galil&eacute;e, 1990

──, La transparence du mal, Paris : Galil&eacute;e, 1990

──, La Guerre du Golfe n’a pas eu lieu, Paris : Galil&eacute;e, 1991
資料彙整自:L’Herne Baudrillard, p. 321-322;L’&Eacute;change symbolique et la mort, p. 349-350;The
Baudrillard Dictionary, p. 243-245;http://fr.wikipedia.org/wiki/Jean_Baudrillard,資料搜尋日期:2011年4 月25 日。

──, L’illusion de la fin, Paris : Galil&eacute;e, 1992

──, Figures de l’alt&eacute;rit&eacute;, (avec Marc Guillaume), Paris : Galil&eacute;e, 1994

──, La pens&eacute;e radicale, Paris : Sens & Tonka, 1994

──, Le crime parfait, Paris : Galil&eacute;e, 1995

──, Fragments, Cool memories III, Paris : Galil&eacute;e, 1995

──, &Eacute;cran total, Paris : Galil&eacute;e, 1997

──, Illusions, d&eacute;sillusions esth&eacute;tiques, Paris : Sens & Tonka, 1997

──, Le Paroxyste indiff&eacute;rent, Paris : Grasset, 1997

──, Le complot de l’art, Paris : Sens & Tonka, 1997

──, Car l’illusion ne s’oppose pas &agrave; la r&eacute;alit&eacute;, Paris : Descartes & Cie, 1998

──, &Agrave; l’ombre du mill&eacute;naire ou le suspens de l’An 2000, Paris : Sens & Tonka, 1998

──, Su la photographie, Paris : Sens & Tonka, 1999

──, Sur le destin, Paris : Galil&eacute;e, 1999

──, L’&eacute;change impossible, Paris : Galil&eacute;e, 1999

──, Le complot de l’art, entrevues, Paris : Sens & Tonka, 2000

──, Le ludique et le policier, Paris : Sens & Tonka, 2000

──, Cool memories IV, Paris : Galil&eacute;e, 2000

──, Mots de passe, Paris : Pauvert, 2000

──, Au royaume des aveugles, Paris : Sens & Tonka, 2001

──, L’&eacute;levage de poussi&egrave;re, Paris : Sens & Tonka, 2001

──, L’esprit du terrorisme, Paris : Galil&eacute;e, 2002

──, Au royaume des aveugles, Paris : Sens & Tonka, 2002

──, Pataphysique, Paris : Sens & Tonka, 2002

──, La violence du monde, (avec Edgar Morin), Paris : F&eacute;lin, 2003

──, Au jour le jour, 2000-2001, Paris : Descartes & Cie, 2003

──, Le pacte de lucidit&eacute; ou l’intelligence du mal, Paris : Galil&eacute;e, 2004

──, Cool memories V, Paris : Galil&eacute;e, 2005

──, &Agrave; propos d'Utopie(entretien avec Jean-Louis Violeau), Paris : Sens & Tonka, 2005

──, Oublier Artaud, (avec Sylv&egrave;re Lotringer), Paris : Sens & Tonka, 2005

──, Les Exil&eacute;s du dialogue, (avec Enrique Valiente Noailles), Paris : Galil&eacute;e, 2005

──, Pourquoi tout n'a-t-il pas d&eacute;j&agrave; disparu ?, Paris : L‟Herne, 2007

──, Carnaval et cannibale, Paris : L‟Herne, 2008
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